Forêt et forestiers > La forêt française



Un pays forestier qui s’ignore

🌳 La France dispose de la 4ème forêt européenne par sa surface (après la Suède, la Finlande et l’Espagne).
🌳 La forêt française métropolitaine représente environ 17 millions d’hectares soit 31 % de la surface du pays
(25 millions d’ha en comptant les DOM).

Pour en savoir plus : Mementos de
l’IGN et du FCBA.



Des régions plus ou moins boisées
Schémas ci-dessus. Source : Mémento IGN.

De grands massifs et de petits bois
Schémas ci-contre. Source : Mémento IGN.

En France, les forêts constituent de grands massifs comme la Sologne, le massif des Landes de Gascogne, les Vosges, les Alpes du Sud, les Cévennes… Ailleurs, de plus petites forêts sont « chouchoutées » dans des régions moins boisées (Hauts de France, Normandie, Pays de la Loire…)



Onze grandes régions écologiques

Les paysages forestiers sont déterminés par les variations de climat (océanique, méditerranéen, continental, montagnard), d’altitude, la géologie (ex : montagnes, bassins sédimentaires, plaines alluviales).

Source :
https://inventaire-forestier.ign.fr/IMG/pdf/IF_SER_web.pdf



Quatre-vingt-six découpages écologiques pour la forêt
Schémas ci-contre. Source : Sylvo-éco-régions IGN.

Une observation plus précise permet de délimiter 86 découpages écologiques en fonction :
-    de l’altitude,
-    des caractéristiques du sol,
-    des caractéristiques du climat,
-    des données floristiques (cortèges d’espèces végétales).





Un long processus de déboisement au long de l’histoire

La forêt française est millénaire. Au cours des périodes de l’histoire, la surface forestière a lentement diminué. Depuis les révolutions, française et industrielle, la surface forestière en France s’accroît, en lien avec l’émergence de nouveaux matériaux et énergies et la déprise agricole.

Source : l’Atlas des forêts de France, Jean Gadant, 1991
Pour en savoir plus : l’ouvrage « Histoires des forêts françaises » de Jean-Marie Ballu, Gustave Huffel, Georges-André Morin, 2019. A commander ici.

Un réseau de forêts d’origines et d’usages divers
Notre histoire ancienne et récente nous permet aujourd’hui de bénéficier de différents profils de forêts :

🌳 Des forêts considérées comme « anciennes » (déjà cartographiées en 1850) utilisées depuis longtemps pour le bois d’œuvre et pour la chasse ; et le plus souvent gérées (sauf abandon récent en montagne).
🌳 Des forêts récentes issues de boisement naturel (déprise agricole) ou de plantations (assèchement des Landes, boisements du Fonds forestier national).
🌳 Des forêts dégradées (par des usages répétés en taillis pour le bois de feu), qui sont maintenant soit délaissées, soit améliorées grâce à la régénération naturelle, soit replantées.

Sylvain Gaudin © CNPF



Une forêt surtout feuillue

La forêt française métropolitaine est majoritairement une forêt de feuillus, dont les peuplements représentent 67 % de la superficie forestière (9,9 millions d’hectares).
L’inventaire forestier national inventorie plus de 190 espèces d’arbres différentes, dont 142 espèces feuillues. Leur répartition géographique apporte une diversité régionale au territoire métropolitain.

- Les chênes et les hêtres sont prépondérants
- Les résineux sont moins nombreux en espèces mais plus équilibrés en proportion (pin maritime, épicéa, sapin pectiné, pin sylvestre, Douglas)

Pour en savoir plus :
Memento IGN

Des sélections naturelles
Certaines espèces ont recolonisé le territoire après la dernière aire glacière. En tête, les espèces pionnières : les saules et bouleaux qui dispersent leurs semences dans le vent, et peuvent s’installer en pleine lumière.
L’évolution naturelle favorise ensuite progressivement les essences sociales qui supportent l’ombre dans le jeune âge (chêne, hêtre, sapin…) en mélange avec des essences de sous-étage (charme, noisetier…) et des essences asociales (merisier, alisier…).
Les essences, disséminées aléatoirement, se maintiennent dans les conditions qui leur conviennent (climat, altitude, sol). Les aléas climatiques, sanitaires, les incendies naturels… de plus ou moins grande ampleur contribuent aussi à façonner la composition en essences des forêts.

Pour en savoir plus :
http://www.sylvaingaudin.fr/PDF/Histoire.pdf

Des sélections utilitaires
Au cours de cette évolution, les essences peuvent avoir été favorisées par l’Homme (par exemple : le chêne pédonculé, pour ses gros glands), ou introduites (comme  le châtaignier, pour ses fruits). Les sélections s’effectuent d’abord pour des considérations alimentaires ou fourragères, puis pour les propriétés des bois : énergétiques, chimique (tannerie…), mécaniques (construction…), esthétique (mobilier…), d’imperméabilité (tonneaux, bouchons), de résistance aux intempéries (bardeaux, piquets) …

Vers des sélections de remplacement
Enfin, avec les changements climatiques, les forestiers sont en recherche d’essences ou de provenances qui puissent s’adapter à des conditions de température et de disponibilité en eau plus difficiles. Voir "forêt et changement climatique".



Des écosystèmes forestiers en perpétuelle évolution

Les écosystèmes forestiers sont constitués de l’ensemble d’espèces végétales (plantes, mousses, arbres), fongiques (champignons) et lichens, bactériennes, animales (oiseaux, mammifères, insectes…), de l’air et du sol, et de tous les échanges entre eux (prédation, symbiose, parasitisme, dégradation…).

Ces écosystèmes évoluent en permanence : saisons, aléas et évolution climatiques, pullulations parasitaires, croissance et mort ou récolte des arbres, intervention de l’homme pour favoriser les arbres dont il a l’utilité, introduction volontaire ou accidentelle d’espèces, chasse, ouverture de chemins…

Etienne Beraud © CNPF


Des espèces et habitats rares à protéger


Toute cette diversité d’altitude, de climats, de sols, d’essences et d’histoire sont source d’écosystèmes forestiers très variés.

Certains sont rares de par leur situation écologique limitée et leur composition floritisque particulière (ex  : hêtraies sur sol calcaire ; forêts de pente à base d’érable, d’orme ou de tilleul…). D’autres renferment des espèces rares et protégées (animales ou végétales).

Dans les forêts anciennes, même gérées, une flore spécifique s’est lentement installée, et ces cortèges floristiques de forêts anciennes varient selon les conditions écologiques du milieu. Les stades de forêts très âgées (avec la présence d’arbres vieux à sénescents, de trouées de régénérations, d’une grande quantité de bois mort au sol) sont aussi des raretés, même si naturellement ils ont vocation à évoluer vers une jeune forêt.


Une biodiversité ordinaire vitale


La richesse de ces écosystèmes est nécessaire à leur bon fonctionnement ; l’action de l’homme participe à cette richesse en intervenant sur la présence de tel ou tel arbre (de telle essence, tel aspect, pour telle fonction). Ces interventions se répercutent au-delà des arbres et leur profitent de bien d’autres manières du fait de l’interdépendance au sein de l’écosystème :
-    Les arbres à cavités fournissent des habitats aux oiseaux, chauves-souris, araignées…qui participent à la lutte sanitaire en consommant des insectes ravageurs ;
-    La diversité des essences contribue à différentes fonctions : meilleure minéralisation de l’humus, variété de nourriture et d’habitat pour les animaux, résilience face aux aléas – par relai en cas de mortalité ou par effet tampon face aux attaques parasitaires ;
-    Les arbres vivent en symbiose avec les champignons mycorhiziens, leur apportant des sucres produits grâce à la photosynthèse en échange des minéraux captés par les mycelliums ; -    Les insectes et les champignons du bois mort permettent la dégradation du bois, et la biodiversité du sol assure le retour des minéraux dans celui-ci.

Un indicateur de la santé des forêts est que les oiseaux forestiers se portent globalement bien. Les stades de régénération forestière sont même des refuges pour certains oiseaux de milieux ouverts, qui eux sont en déclin.

Les chiffres clés de la forêt privée française