08 février, 2020

Renouvellement des forêts : les conditions de la réussite

Cette semaine le Gouvernement détaille les modalités de mise en œuvre du volet forestier du Plan de Relance, un sujet d’intérêt général qui concerne plus précisément 3,5 millions de citoyens, propriétaires de forêts.

Depuis plus de 6 ans, nous demandons une aide conséquente pour renouveller les forêts françaises qui souffrent face au changement cilmatique. Dans le contexte « France Relance », nous avons été entendus et disposons maintenant de 730 jours pour allouer une enveloppe de 150 millions d’euros. Le compte à rebours est lancé ! Mais pour réussir ce défi, il est primordial de réunir trois conditions…

En premier lieu, « écouter les sols »
L’enjeu est bien de créer une forêt résiliente, productive, pourvoyeuse de biodiversité et séquestrant du carbone. Et pour cela, les forestiers le savent, il faut « écouter les sols ». La diversfication des essences constitue un axe majeur de ce plan de relance. Elle doit se baser sur une étude fine des sols et en concertation étroite avec les pépinéristes. L’erreur à ne pas commettre : imposer des quotas de diversification décorrelés des réalités du terrain ! En effet, dans certaines stations forestières, la diversification n’est pas possible à mettre en œuvre. D’autre part, compte-tenu de la rapidité de mise en œuvre du plan, la prise en compte des capacités en production de graines et en mise en culture par nos pépinéristes seront les clés de la réussite du projet…

Ensuite, faciliter l’accès aux aides pour pérenniser la « forêt mosaïque »
Nous avons œuvré pour que le cahier des charges permette au plus grand nombre d’y avoir accès (cela passe par un seuil minimal le plus bas possible en termes de surfaces). En effet, la forêt privée est composée de nombreuses petites surfaces gérées par des propriétaires répondant chacun à des trajectoires particulières. A l’ONF les techniciens cherchent à reproduire ce schéma de « forêt mosaïque » pour garantir la meilleure biodiversité possible. En forêt privée, cette logique est vérifiée car elle répond à la nature même de la propriété : morcellée et diversifiée !

Enfin, innover pour valoriser un maximum des 136 essences forestières françaises
Tous ceux qui ont voyagé dans les pays scandinaves ont été frappés par une certaine monotonie des forêts. Trois essences principales : le pin sylvestre, l’épicéa et le bouleau. Pour les forestiers et pour la filière, c’est plus facile de s’organiser et d’optimiser les méthodes et les investissements alors que nous, Français, nous avons 136 essences différentes dans nos forêts. Or nous ne valorisons correctement qu’une quinzaine d’essences. Ce n’est ni logique ni porteur d’avenir. Réagissons et la méthode est simple : ouvrons un dialogue avec les utilisateurs potentiels, les décorateurs qui ont tant aimé l’alisier voici une vingtaine d’années, les architectes et les promoteurs, les designers, les ingénieurs matériaux... Allons plus loin avec les nouveaux usages, telle la chimie. 136 essences, dans ce XXIe siècle qui se dit le siècle du matériau bois, n’est-ce pas une chance inouïe de valoriser notre production, de façon intelligente, pérenne et innovante ?!

Car au final, ce qui fera la diversité des peuplements sera la diversité des utilisations !


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