30 juillet, 2021

Filière forêt-bois : avancées positives

Madame, Monsieur,

Beaucoup se sont inquiétés, on entend parfois « que fait Fransylva ?» alors que la FNB nous attaque directement. Nous sommes présents, actifs et réactifs, nous travaillons dans le fond et non dans le catastrophisme joué par certains transformateurs, pas tous il faut le souligner.

Vous devez être informés, voici un état de situation à la veille des vacances.

Depuis maintenant quelques semaines la tension sur les approvisionnements au sein de la filière forêt-bois revient régulièrement sur la scène médiatique. La communication de la première transformation (FNB) basée sur la stigmatisation des propriétaires et la désinformation est particulièrement contreproductive et a été condamnée à plusieurs reprise par les forestiers et la fédération. Comme nous le demandions, le gouvernement a décidé de se saisir plus directement du sujet mais en globalisant le problème à l’ensemble de la filière, c’est-à-dire jusqu’à la distribution en grande surface et chez les artisans. En effet le problème ne vient que peu de l’amont, qui si les prix du marché sont respectés préfère toujours vendre en France, et doit être étudié également en scrutant les exportations de la première transformation comme les soucis d’importation de produits dédiés à la construction et au bricolage…

Ainsi, samedi 24 juillet 2021, le Premier ministre Jean Castex était en déplacement en Vendée « à la rencontre des acteurs de la filière forêt et bois ». Accompagné par le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, la secrétaire d’État à la Biodiversité, Bérangère Abba, et le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Franck Riester, le gouvernement a annoncé l’organisation d’«Assises de la forêt et du bois » à la rentrée de septembre et un abondement de 100 M€ supplémentaires pour le plan de relance. Le président d’Amécourt et le président Fransylva Pays de Loire, Jean Etienne Rime, étaient présents et ont pu échanger avec le Premier Ministre et les ministres lors de la table ronde organisée au sein des établissements Piveteau Bois.

Les Assises seront organisées conjointement par le ministre de l’Agriculture, la secrétaire d’État à la Biodiversité et la ministre déléguée à l’Industrie. Ces assises seront, d’après le gouvernement, « un espace de dialogue, décliné dans les territoires, en cohésion entre les acteurs amont et aval, mais aussi les experts, les associations pour nourrir la vision la plus large possible de la forêt française et de la filière bois de demain. Elles permettront de partager les enjeux du patrimoine forestier que nous avons en commun, pour que nous puissions collectivement faire prospérer cette richesse.» A ce jour aucune information supplémentaire n’a été transmise et des détails devraient être connus fin août.

L’exécutif a également promis de « redéployer » 100 millions d’euros du plan de relance afin d’« abonder les différents dispositifs de soutien à la filière forêt et bois ». Cette somme vient abonder les 150 millions d’euros en faveur du reboisement et 50 millions d’euros servant à moderniser l’industrie de transformation du bois, mais la répartition de la somme n’est pas encore connue à ce jour.

La visite a également permis d’évoquer les tensions sur les approvisionnements. La filière doit aujourd’hui relever plusieurs défis. En amont, la forêt française fait face aux changements climatiques et doit augmenter sa résilience. Il s’agit d’une nécessité pour qu’elle continue à produire du bois de qualité, tout en préservant la biodiversité et en stockant plus de carbone. En aval, les scieries de l’hexagone se plaignent depuis plusieurs mois des tensions d’approvisionnement, en raison notamment de l’augmentation de la consommation mondiale de bois (+10% depuis un an), et des restrictions aux exportations décidées par certains pays. Ces dynamiques ne sont pas sans risques pour la filière : elles peuvent entrainer des hausses de coûts, des augmentations de délais. « La capacité de nos industries à être présentes sur le marché du bois de construction en plein essor est une question de souveraineté » estime le gouvernement. Pour résorber ces tensions d’approvisionnement, le Gouvernement a saisi, par un courrier signé de 6 ministres et secrétaires d’état, la Commission européenne en lui demandant de « prendre des mesures de sauvegarde au titre de la compétence commerciale et éviter ainsi l'emploi sous-optimal des ressources forestières européennes ». Cette démarche ministérielle montre bien que la France ne peut pas prendre de décision seule dans ce domaine européen touchant au libre-échange. 

Mardi 27 juillet, le ministre Denormandie, la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher et le ministre du commerce extérieur Franck Riester, ont convié en urgence la filière pour faire le point sur les tensions d’approvisionnement forêt-industrie et industrie-construction/ameublement. Cette réunion a clairement exprimé le besoin de travailler sur l’ensemble de la filière avec comme objectif de pouvoir répondre aux besoins en bois dans le domaine de la construction qui seront fortement accentués tant par le plan de relance que par la mise en place de la RE 2020. Cette vision plus large que nous préconisons afin que chaque niveau de la filière prenne ses responsabilités semble désormais celle des ministères, ce qui est une bonne chose.

A l’occasion de cette réunion, Le président de FBF, Jean Michel Servant, a été chargé de mener une mission pendant l’été pour coordonner le travail de l’ensemble de la filière afin de proposer des solutions de court terme pour sécuriser les approvisionnements jusqu’à l’aval de l’aval et la distribution. Toute la filière se mobilise donc pour consolider et développer la contractualisation au sein de la filière, travailler sur les modes de vente, protéger notre industrie, sécuriser l’approvisionnement de l’aval/chantier bâtiment.

Fransylva est très étroitement associé à tous ces travaux et mobilisé pour que les intérêts de la forêt privée soient préservés.

Reste une question, celle des médias et des actions vers le grand public qui nous montre du doigt comme exportateurs cupides. Si nous rentrons dans cette guerre des approximations (voire des mensonges) notre point de vue rationnel ne tiendrait pas face à l’émotion, mais celle-ci n’est pas durable et nous allons avoir de nombreuses occasions de valoriser la forêt privée comme chacun le fait maintenant depuis plusieurs années tant au niveau national que régional. Notre marque est reconnue, Fransylva est l’interlocuteur des autorités, des élus, des médias, plus que jamais nous communiquerons sur nos actions, nos valeurs, nos convictions dans l’intérêt des forestiers et de la filière.

Rendez-vous en septembre et je vous souhaite un bel été.


Antoine d’Amécourt
Président de Fransylva

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