18 juillet, 2023

Incendies en forêt : Fransylva appelle à équiper les 37 millions de véhicules français d’un extincteur

Incendies en forêt : Fransylva appelle à équiper les 37 millions de véhicules français d’un extincteur.

Le 13 juillet 2023, la loi visant à renforcer la prévention et la lutte contre le risque incendie a été promulguée. Pour compléter ces mesures positives, Fransylva, la fédération des syndicats de forestiers privés de France, appelle à équiper le parc automobile français d’extincteurs. Cette réglementation pourrait permettre d’éviter de nombreuses catastrophes, alors que nos forêts sont de plus en plus exposées aux feux.  

Une mesure simple et peu contraignante pour stopper les départs de feu à la source

Fransylva propose que les 37 millions de véhicules français soient équipés d’extincteurs, comme cela se fait dans de très nombreux pays en Europe. « Nous savons tous que les premières minutes d’un incendie sont stratégiques car le feu n’a pas encore pris une importance incontrôlable », explique Antoine d’Amécourt, président de Fransylva.« Le fait d’avoir un extincteur à bord présente l’énorme avantage de pouvoir agir immédiatement. Si chacun s’arrête pour prêter mains fortes, on peut éviter des catastrophes comme cela a été le cas dans de nombreux incendies l’an dernier ». Ce dispositif de sécurité, simple et peu contraignant, offre aussi l’atout de maîtriser un départ de feu sur son propre véhicule. « A la Teste-de-Buch, en juillet 2022, c’est justement l’incendie d’une camionnette en forêt qui a été à l’origine de l’incendie de près de 20 000 hectares. Un tel équipement permettrait donc de rendre un service immense à la Communauté, à la nature, à nos pompiers, lors de départ de feu en bordure de route ou sur une aire de pique-nique, par exemple », poursuit Antoine d’Amécourt.

Pour rappel, en 2022, plus de 72 000 hectares de forêts ont brûlé sur le territoire national. « Cela représente une évasion de plus d’un million de tonne de carbone. Les conséquences sont catastrophiques sur l’écosystème, sur l’économie, sur nos forêts, sur le tourisme, sans compter une consommation d’eau (souvent potable) énorme… Désormais, il faudra attendre plus de 30 ans pour que les espaces forestiers dévastés reprennent pleinement leur place et leur importance », ajoute-t-il.

Une réglementation complémentaire à la loi de prévention et de lutte contre le risque incendie

Cette demande de Fransylva s’inscrit dans la continuité de la promulgation, le 13 juillet dernier, de la loi visant à renforcer la prévention et la lutte contre l'intensification et l'extension du risque incendie. La loi prévoit entre autres la mise en place d’une stratégie nationale de défense des forêts et des surfaces non boisées contre les incendies (d’ici à juillet 2024), ainsi que le renforcement des Obligations Légales de Débroussaillement (OLD) ou encore l’interdiction de fumer en forêt sur une période de l’année. « Nous saluons la mise en place de ces mesures, que nous avons contribué à formuler et qui sont plus que nécessaires pour protéger nos forêts face à un risque incendie accru », poursuit Antoine d’Amécourt. En parallèle, le président de Fransylva rappelle l’importance de la gestion durable des forêts, en tant que facteur essentiel pour limiter les risques d’incendie et de propagation et favoriser l’intervention des pompiers. « La sylviculture joue un rôle central pour limiter les départs de feu et une meilleure maîtrise lorsque l’incendie s’est déclaré ».

Les trois quarts du pays classés sensibles au risque incendie d’ici à 2070 

Pompe à carbone, réservoirs de biodiversité, filtres pour l’eau, production de bois… Multifonctionnelles, les forêts françaises sont aujourd’hui fragilisées par les phénomènes climatiques extrêmes qui s’accélèrent et favorisent les risques d’incendie sur l’ensemble du territoire. « Le changement climatique et les sécheresses et canicules qui en découlent augmentent l’inflammabilité et la combustibilité des végétaux, ainsi que la propagation du feu », complète Antoine d’Amécourt. D’ici à 2070, les trois quarts du pays seront classés sensibles au risque incendie. « La forêt française métropolitaine représente 17 millions d’hectares (31% de la surface de la France) et 25 millions avec les DOM. Nous devons tout faire pour préserver ce poumon de la nation. Il en va de l’avenir de nos forêts », conclut-il.

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