Fransylva Pyrénées-Atlantiques (64) > La forêt en Adour-Pyrénées


A compter du 1er janvier 2016 la région Aquitaine regroupera outre l’ancienne Aquitaine les régions de Poitou Charente et du Limousin.

Le massif forestier de cette nouvelle région est le premier massif forestier de France avec 2 810 000 ha. Avec environ 500 000 propriétaires privés cette forêt est à 90 % de la forêt privée.

Elle est constituée de 3 pôles , le pin maritime, le pôle feuillus, et le pôle douglas et autres résineux de montagne

© CRPF Nouvelle Aquitaine

Les forêts en Adour-Pyrénées

Cet espace s'étend de la vallée de l’Adour au nord à la frontière espagnole au sud, constituée de 140 km de montagnes, et de la Bigorre à l'est jusqu'à l'océan Atlantique à l'ouest. D'une superficie totale excédant sensiblement 1 million d'hectares pour un taux de boisement de 27 %, il offre une variété exceptionnelle de climats, de sols, de reliefs, de forêts et de paysages.

La surface forestière totale est estimée à 277.100 ha par l’Inventaire Forestier National.
Au total, la forêt privée de production s’étend sur 191.000 ha, soit 74 % de la surface forestière de production totale. Le massif Adour-Pyrénées se caractérise par une très large prépondérance des essences feuillues (90 % de la surface boisée totale) et un morcellement forestier important : 2,5 hectares en moyenne par propriétaire.

On observe des variations significatives dans les trois sous-ensembles identifiés au sein de ce massif.

Zone Adour, plaines et coteaux

L’ensemble formé par la Vallée de l’Adour et ses affluents, plaines et coteaux, le plus étendu, a un taux de boisement de 23 %.
La part de la forêt privée dans la surface boisée est de 69 %. Les peuplements boisés de production occupent 143.000 ha, soit 95 % de la surface boisée.

Ce territoire a par ailleurs une vocation agricole affirmée. Les forêts sont caractérisées par un fort morcellement, induisant une large proportion de lisières. Elles sont principalement situées sur les sommets des coteaux et les versants impropres à l’usage agricole. Les essences feuillues sont prépondérantes : chêne pédonculé (chênes sessile, tauzin et pubescent dans une moindre mesure), châtaignier, frêne, aulne et robinier sont les principales essences. Le chêne pédonculé et les peuplements feuillus mélangés dominent largement. Le merisier offre ponctuellement une production intéressante dans les stations fertiles.

Dans les basses vallées, l’aulne glutineux forme des boisements importants.
Les résineux ne sont pas complètement absents. Le pin maritime est présent surtout en Chalosse et Bas Armagnac. Le pin laricio a été introduit par plantation dans la partie des coteaux basques et béarnais (près de 4.000 ha recensés). De nombreuses autres essences résineuses ont fait l’objet d’essais dans cette zone.
Le peuplier est une essence présente dans la vallée de l’Adour et ses affluents. On estimait la surface de peupleraies à près de 5.900 ha en 2000.

Zone de basse montagne et bordure sous-pyrénéenne

L’ensemble formé par la Basse Montagne et la bordure sous-pyrénéenne a un taux de boisement de 28 %.
La part de la forêt privée est de 52 %. Les peuplements boisés de production occupent 49 000 ha, soit 94 % de la surface forestière.
La forêt n’est pas uniformément répartie. Les étendues boisées se concentrent au milieu de la zone. A l’ouest les basses montagnes basques se caractérisent par de vastes étendues de landes rases et de prairies qui forment des pâtures pour un cheptel diversifié (moutons, chevaux, bovins).


De nombreuses essences sont présentes ici. A celles citées précédemment il faut rajouter le hêtre (environ 2 500 ha) et des essences introduites telles que le chêne rouge, le tulipier de virginie, le douglas et le mélèze.
Le chêne pédonculé reste cependant l’élément dominant

Zone de montagne pyrénéenne

L’ensemble formé par la montagne pyrénéenne a un taux de boisement de 42 %. La part de la forêt privée est de 24 %. Les peuplements boisés de production occupent 63 600 ha, soit 86 % de la surface forestière.
Le hêtre est ici l’essence principale, en formation pure (33 000 ha) ou en mélange (16 000 ha de hêtraie sapinière), en limite occidentale de son aire naturelle. Le hêtre y est majoritairement traité en futaie.
On trouve aussi le châtaignier (vestiges d’anciens vergers à fruits), les chênes (pédonculé, sessile et pubescent), l’orme, le tilleul, les érables, le frêne, le robinier, le saule et le tremble.
En altitude, des pinèdes sont présentes jusqu’à la limite de la forêt (2 300 m. environ) : pin sylvestre et pin à crochets.


Les fonctions de la forêt

La politique forestière a pour objet "d’assurer la gestion durable des forêts et de leurs ressources naturelles".

Cette gestion est multifonctionnelle, c'est-à-dire qu’elle satisfait les fonctions économiques (production de bois et d’autres produits, emplois, …), environnementales (préservation de la nature et biodiversité), et sociales (accueil du public, paysage, …).


Les fonctions économiques


Pour la Nouvelle Aquitaine, premier massif forestier de France, la fonction de production demeure fondamentale en raison :
- de conditions naturelles le plus souvent favorables à une bonne production liée à une mobilisation globalement facile,
- de l'existence d'un savoir-faire sylvicole reconnu,
- d'un couplage forêt-industrie exceptionnel en France,
- d'un positionnement stratégique en Europe du Sud,
- d'un système de DFCI efficace.
Actuellement, force est de constater que seule la fonction économique de la forêt permet de financer les autres fonctions.

Les fonctions écologiques et sociales

La forêt : fonction écologique

La forêt joue un rôle essentiel dans le    maintien des grands équilibres naturels. Ainsi, elle assure une protection générale du milieu en régularisant le régime et la qualité des eaux, en atténuant la violence des vents, les phénomènes d'érosion et en participant à l'amélioration de la qualité de l'air. Elle constitue également un réservoir de biodiversité incomparable (milieux, espèces et stocks de gènes).
Les forêts de Nouvelle Aquitaine recèlent plus de 49 essences de production et le nombre de sites Natura 2000 témoigne de la richesse des milieux rencontrés.

Enfin, la forêt produit une matière première renouvelable, aux emplois multiples, demandant un très faible apport d’énergie et apportant une contribution importante à la lutte contre l’effet de serre (stockage de carbone).

La forêt : élément du paysage

Le paysage résulte d'une interaction permanente entre le climat, le relief et les activités humaines actuelles et passées. Sa perception reste éminemment subjective.
La forêt, par son importance, sa situation et la variété de ses essences demeure constitutive du paysage.

La forêt : activité récréative

Les massifs forestiers deviennent des sites recherchés pour différentes activités telles que la promenade pédestre, équestre, en VTT ou motorisée, les cueillettes (ex : champignons, petits fruits…), l'observation ou l'écoute des animaux, la chasse…
Cette fréquentation devient parfois excessive, tant en zone périurbaine qu’en pleine campagne. Elle peut engendrer alors des conséquences néfastes (incendies, dépôts d'ordures, piétinement, etc.), entraînant des réactions négatives des sylviculteurs.
En dehors de rares cas, cette activité récréative n’est pas actuellement rémunérée.
La forêt : rôle social
La filière forêt-bois est également fortement créatrice d'emplois en milieu rural.
Une forêt gérée contribue à un espace rural entretenu. A ce titre, les sylviculteurs peuvent revendiquer un rôle d'aménageurs de l'espace, en tant que collaborateurs de service public.

Source CRPF. Schéma Régional de Gestion Sylvicole